Nous avions présenté, dans le numéro 6 de Morphéus, la thèse de Michaël Ruppert selon laquelle les États-Unis envahissaient le Moyen-Orient à cause d’une future pénurie de pétrole, anticipée par l’administration Bush. Le tapage médiatique à ce propos laisse imaginer que la véritable cause de la guerre devait être tout autre.

Selon une autre thèse, le futur manque de pétrole est une manipulation du complexe militaro-industriel qui ainsi fait de gigantesques bénéfices. Une fausse pénurie permet la spoliation des populations occidentales en douceur, de plus cela permet de financer des guerres contre une opinion largement défavorable. Si le budget militaire est réduit, l’augmentation artificielle du prix du pétrole comblera au centuple cette réduction budgétaire.

Un autre argument vient étayer cette approche. Depuis 30 ans, le développement et l’intégration de technologies propres renouvelables sont bloqués. On libère bien quelques initiatives alternatives aujourd’hui, mais si la pénurie de pétrole est officiellement annoncée, ce sont 90 % des produits de consommation qui augmenteront crescendo. Ainsi, même si vous faites tourner votre moteur à l’eau, les plastiques, pneus et tout accessoire dérivés du pétrole seront hors de prix, nous ramenant à la case départ.

Katrina et Rita : Jackpot pour les pétroliers

Katrina et Rita furent une horreur pour la population de Louisiane. Pour les pétroliers du complexe militaro-industriel, ce fut le « Jackpot ». Couverts par des assurances, non seulement ils n’ont rien perdu, mais ils font depuis, des bénéfices record. Les citoyens américains accusent le coup et se font sermonner par l’administration Bush pour l’économie d’énergie. On leur recommande de rouler moins vite, d’isoler mieux leur maison, de baisser leur thermostat, en somme de payer 2 à 3 fois le coût réel du pétrole tout en économisant 10 à 30 % d’énergie. Même le New York Times, affirme dans ses colonnes, que la crise énergétique actuelle aux USA est tactique et artificielle.

Russie et Arabie Saoudite

La Russie et l’Arabie Saoudite augmentent leur production et leurs exportations de pétrole. Comment est-ce possible si la ressource fossile se tarit. L’affirmation d’une pénurie, contredite aujourd’hui, avait été développée par l’ASPO association d’anciens dirigeants de groupes pétroliers. La finalité de cette affirmation était-elle de faire un maximum de profit avec une ressource disponible en abondance ? S’entendent- ils tous pour maintenir les prix élevés ?

Raghuram Rajan, économiste du Fond Monétaire International considère qu’il faudra nous habituer à des prix du pétrole toujours plus élevés.

C’est quoi le pétrole ?

A ce propos deux théories s’opposent.

  1. Le pétrole serait une ressource fossile, limitée, déposée sous la croûte terrestre et issue de matière organique pressurisée et décomposée.
  2. Le pétrole ne serait pas issu de matière organique mais créé constamment par la Terre. Sorte de lubrifiant naturel, il servirait au jeu subtil des plaques terrestres préservant de blocages brutaux et secousses violentes.

Si nous retenons la seconde hypothèse, il est clair que la pénurie est artificiellement entretenue aujourd’hui, cependant il faut aussi prendre en compte que le pétrole ne peut être exploité de manière illimitée sans risque de bouleversements géophysiques majeurs.

Des puits de pétrole qui se remplissent à nouveau

Un article du New York Times du 26 septembre 1995 avançait que « les puits de pétrole se remplissent à nouveau naturellement » selon Malcolm Browne. Le docteur Whelan affirme que certains puits se remplissent au même rythme qu’on les exploite. Un puits d’Eugene Island dans le Golfe du Mexique, en 1973, donnait 15000 barils par jour, pour décliner à 4000 barils par jour en 1989, puis subitement produisit 13000 barils par jour. D’autres cas furent recensés. En Russie nombre de puits se sont remplis à nouveau et l’exploitation atteint des records sur des puits sensés être à sec depuis des décennies…

Les russes ne sont donc pas inquiets, il n’y a pas de pénurie de pétrole chez eux. Ils bénéficient de plus, de prix artificiellement gonflés sur le marché mondial, tout va bien. Il suffit de mettre en jachère les puits qui ont été surexploités et d’y revenir quelques années plus tard…

Il y a un siècle Ernest Oppenheimer disait : « La seule manière d’augmenter la valeur d’un produit est d’en réduire la production tout en parlant de pénurie. » Depuis le choc pétrolier des années 70, c’est ce que font les pétroliers.

« Il y a assez à la surface de la terre pour le besoin de chacun, mais pas pour la cupidité de tous ! » Gandhi

Sources :
analyses de Steve Watson, Alex Jones, Paul Watson, octobre 2005,
Uncensored Magazine n°1 pp. 86-94, Steve Crow, Full Court Press,
PO Box 44-128, Auckland, Nouvelle Zélande…