Les barrages hydroélectriques sont destructeurs pour l’environnement et très dangereux en cas de rupture. Ils ne sont pas antisismiques et peuvent, à tout moment, être détruits par un tremblement de terre. Ils ne sont pas pérennes. Les meilleurs bétons utilisés dans notre civilisation ont une durée de vie de 80 ans. Nous sommes donc tenus de détruire ces ouvrages gigantesques tous les 80 ans et de les reconstruire. Bien d’autres solutions existent. Outre les énergies marines, il y a l’hydroélectricité à vortex.

L’ingénieur autrichien Franz Zotlöterer a construit une centrale hydroélectrique à vortex. L’énergie cinétique du vortex de l’eau est utilisée pour faire tourner une turbine. L’aspect de la centrale rappelle celle d’un escargot. L’eau pénètre tangentiellement dans un bassin rond, formant un puissant vortex. L’eau repart par la base de la centrale et peut retourner à la rivière.

À l’origine l’inventeur cherchait à dynamiser l’eau d’une petite rivière sans perturber la flore et la faune. Non seulement cet objectif est atteint mais de plus une centrale hydroélectrique d’un nouveau genre est née.

L’idée de créer un vortex artificiel le long d’une rivière pour faire tourner un moulin à pale ou autre chose ne date cependant pas d’hier. En effet, l’australien Kurt Van Wijck dans une vidéo, nous présente une structure en pierre de plus d’un siècle qui a pour vocation de créer un vortex artificiel. Des structures fonctionnant sur ce principe existaient en Autriche et en Allemagne avant la guerre. Actuellement des recherches faites au Canada par H2O Foundation ont abouti à la construction d’une mini centrale hydraulique à vortex. Il faut signaler également les travaux de Bertrand Piccard père du premier avion solaire (Solar Impulse) qui a mis en œuvre une centrale hydraulique à vortex en Suisse.

En Occident l’étude approfondie et l’utilisation des vortex revient à l’autrichien Viktor Schauberger, qui était aussi nommé de son temps le « magicien de l’eau ». Schauberger a même inventé une turbine spécifique destinée à l’usage de la dynamique des vortex.

La turbine de Zotlöterer ne vise pas à optimiser la génération d’énergie. Elle a été conçue pour mieux aérer et dynamiser l’eau d’une rivière. Cependant la production électrique non optimisée de Zotlöterer n’est pas négligeable.

Le diamètre de la cuve à vortex est de 5 mètres et 1,6 m de profondeur. La turbine a produit 50 000 kWh dans sa première année de fonctionnement. Le coût de l’installation fut de 57 000 € soit moins cher qu’une centrale classique du même niveau de production.

Tous les essais, en Suisse, au Canada, en Autriche, en Australie sont prometteurs. Ils associent dans leurs principes une technique simple et peu coûteuse de production d’énergie, à une stimulation écologique du biotope des rivières par dynamisation des eaux. Associer de manière harmonieuse écologie et production électrique par l’usage de vortex est une voie royale pour une révolution industrialo-écologique à faible coût.

publié dans Morphéus n° 91,
janvier 2019.