atome-vertL’Atome vert est un livre consacré à une technologie peu connue du grand public mais très prometteuse. Il s’agit des réacteurs nucléaires au thorium.

Le thorium 232 est plus abondant que l’uranium1, on peut l’utiliser à 100 % contre quelques pourcents pour l’uranium, et il n’y a pas besoin de l’enrichir.

Le thorium ne peut pas produire de réaction en chaîne. Une centrale ne peut pas s’emballer, et elle peut s’arrêter d’elle-même en cas de défaut de refroidissement.

Les déchets du thorium ne sont dangereux que quelques siècles, contre des centaines de milliers d’années pour ceux des centrales actuelles.

Les centrales au thorium peuvent « incinérer » les déchets des centrales à uranium, y compris le plutonium.

Ne pouvant produire d’armes nucléaires avec une centrale au thorium, on a choisi la filière de l’uranium pendant la guerre froide alors que plusieurs expériences avaient démontré la faisabilité et la sécurité des solutions au thorium.

Du point de vue nucléaire, les réacteurs à sels fondus n’ont que des avantages :

Le combustible est dissous dans un sel, solide à basse température, liquide en fonctionnement et servant en même temps de fluide de refroidissement primaire.

L’installation fonctionne à pression ambiante : le très haut point d’ébullition du sel empêche que le système devienne une cocote-minute.

Si l’installation surchauffe, un bouchon (Freeze Plug) fond et le sel s’écoule par gravité dans des réservoirs dont la géométrie stoppe les réactions nucléaires. C’est d’ailleurs ainsi que ce type de réacteur est arrêté pour maintenance.

L’Inde et la Chine s’intéressent au développement de réacteurs au fluorure de thorium liquide (LFTR). Les ambitieux projets chinois dans ce domaine donneront lieu à une première mondiale sans doute prochainement.

En France, rien n’est envisagé pour le développement de ce type de technologie nucléaire.

L’Atome Vert, de Jean-Christophe de Mestral,
éd. Favre, janvier 2014