Ariane Bilhéran est normalienne, formée à la philosophie morale et politique, maîtrisant le latin et le grec, psychologue clinicienne, docteur en psychopathologie. Elle est chercheuse spécialisée dans l’analyse de la psychologie du pouvoir et des pouvoirs déviants : manipulation, harcèlement, emprise, tyrannie, totalitarisme, etc… Elle est l’auteure de l’ouvrage « l’Imposture des droits sexuels ou la loi du pédophile au service du totalitarisme mondial ». Une « charte » de l’ONU nommée « déclaration des droits sexuels », à l’instar « des droits de l’homme » octroie un droit à la sexualité à tous, dès la naissance. Qui d’autre, qu’un lobby pédophile peut instaurer un droit sexuel aux enfants dès la naissance ? Aucun enfant au monde, de 0 à 16 ans n’a jamais revendiqué un tel droit et pour cause… Cette « déclaration des droits sexuels » n’a qu’un seul objectif : légaliser la pédophilie et toute sexualité transgressive à l’échelle internationale. Elle évacue les notions de « minorité sexuelle »,  d’abstinence, de sexualité transgressive et de tabous…

Ariane Bilhéran :

                Je m’intéresse aux processus manipulateurs et totalitaires au sein du langage… Mon travail consiste à remettre un peu d’ordre dans le sens des mots, afin de comprendre comment les mots peuvent soigner ou comment ils peuvent tuer. Si on ne procède pas ainsi, on arrive à des aberrations telles que « la guerre, c’est la paix ; la liberté, c’est l’esclavage ; l’ignorance, c’est la force », je cite Orwell 1984. Mais nous pourrions citer Arbeit macht frei « le travail rend libre » par exemple, qui était la devise apposée sur l’entrée du camp d’Auschwitz. On peut aussi évoquer Staline qui nomma sa Constitution de 1936 : « La Constitution la plus démocratique du monde ».

                Suite à une vidéo diffusée par Marion Sigaud, il y a quelques mois, j’ai été informée d’une charte étrange diffusée par l’ONU nommée : « la déclaration des droits sexuels ».

                Ces deux termes accolés ensemble « droits sexuels » sont bizarres. De fait, le droit est censé justement réprimer les pulsions pour préserver l’intégrité de chacun, et non pas les encourager. Je me suis donc penchée sur ces termes « droits sexuels ».

                Après quelques jours d’investigation, j’ai découvert une montagne de textes assez effrayants dans la confusion, dans le mélange de tout, dans l’indifférenciation, qui évacuent la notion de « mineur sexuel » et ne protègent pas les mineurs.

                J’ai étudié littéralement de nombreux passages de la « déclaration des droits sexuels ». Dans mon livre, je décrypte une véritable dérive pédophile sous couvert de lutter pour les droits des homosexuels, le droit des femmes, le droit à la santé, à la prévention.

                Il faut comprendre que toutes les manipulations, et en particulier les manipulations de masse, se font au nom des idéaux, et en particulier au nom d’un idéal qui est celui de l’égalité. L’égalité de droit qui devient une égalité de fait et qui en fait, égalise le champ et finit par harceler les peuples, puisque harceler (« herseler ») veut dire égaliser.

Décryptage de la « Déclaration des droits sexuels »

                Ce n’est pas une charte, comme on le prétend. La « déclaration des droits sexuels » se veut similaire à la « déclaration des droits de l’homme ». D’ailleurs, il y a un amalgame entre « droits sexuels » et « droits de l’homme ». Les « droits sexuels » viennent contredire les « droits de l’homme », en particulier sur le choix des parents en matière d’éducation de leurs enfants.

                La notion de « droits sexuels » est totalement crapuleuse. On peut y lire en recommandation :

                « L’obligation de satisfaction (sexuelle) requiert des Etats qu’ils adoptent des mesures législatives, administratives, budgétaires, judiciaires, promotionnelles et toute autre mesure appropriée visant au plein exercice de ces droits… ».

                C’est-à-dire qu’elle entend infléchir la politique des Etats en matière de loi, d’administration, de budget, de justice, de promotion et « toute autre mesure appropriée ». Ce n’est pas une charte mais un diktat imposé sans consultation démocratique !

« Standards pour l’éducation sexuelle en Europe »

                « Enseignement de la masturbation aux enfants de 4 ans, à l’école ». Alors, les professionnels de santé mentale de l’enfance seront, aussi, heureux d’apprendre que l’enfant « fantasme beaucoup » et qu’il faut répondre à cela par des « droits sexuels ».

                Dans la déclaration on peut lire « l’enfant fantasme beaucoup » entre 7 et 9 ans « du fait d’être amoureux d’un enfant du même sexe ». « A 10 ans, il commence à s’intéresser à la sexualité des adultes » et « fantasme sur la sexualité des adultes ». Entre 16 et 18 ans, il affine « sa carrière sexuelle ». Il aurait, l’enfant, une sexualité « beaucoup plus large que l’adulte moyen ». Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle, il faudrait absolument « commencer l’éducation sexuelle avant l’âge de 4 ans ». Ce sont des citations de « la déclaration des droits sexuels ».

                Il s’agit donc d’enseigner aux enfants de 0 à 4 ans : « la reproduction », « la masturbation » (oui, vous avez bien entendu, entre 0 et 4 ans), « le plaisir lié à un contact physique », « les identités sexuelles », etc…

                Autres exemples : « La liberté de pensée, d’opinion et d’expression en matière de sexualité, d’orientation sexuelle ». Je rappelle que les pédophiles invoquent le fait d’avoir une « orientation sexuelle ». Or, jamais ces textes ne posent une limite extrêmement ferme sur la pédophilie et la pédocriminalité. Au contraire, ils invoquent une notion qui est celle du « consentement » de l’enfant, c’est vraiment problématique.

                Continuons : Cette liberté en matière sexuelle : « orientation sexuelle, identité de genre et de droits sexuels ne devra pas rencontrer de limite quant à l’ordre public, la moralité publique, la santé publique et la sécurité publique » qui sont considérés comme des notions « discriminatoires » ».

                Autre passage : « Toute personne a le droit de s’engager librement et avec son plein consentement dans le mariage ou dans toute autre modalité de couple civil, disponible à tout un chacun, dans un contexte non discriminatoire et en tenant pleinement compte des capacités évolutives de l’enfant ». L’enfant a donc un consentement et il peut se marier ou former un couple.

                De fait, la « déclaration des droits sexuels » et d’autres textes des « droits sexuels » posent comme principe, qu’il ne faut pas discriminer par l’âge, l’enfant et l’adulte. Cela fait sauter le concept juridique de minorité sexuelle et ouvre la porte à une légalisation de la pédophilie.

                Huxley nous avait avertis que s’actualiserait, dans le futur, un totalitarisme où il y aurait de l’enseignement à la sexualité pour les enfants, avec une sexualité sans conscience, sans intimité dès la plus tendre enfance.

                Une telle sexualité transgressive détruit des pans entiers de la vie psychique de l’enfant, aliénant la conscience individuelle qui se forge via l’intimité et certains tabous. Une telle éducation sexuelle lamine toute émergence possible de conscience politique et spirituelle. N’est-ce pas là, le but recherché, tout simplement ?

Sources :

http://www.ippf.org

L’imposture des droits sexuels Ariane Bilhéran

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Morphéus n°84 nov-déc 2017