Le 7 avril 2017, les États-Unis ont tiré 59 missiles de croisières depuis la Méditerranée pour détruire la base militaire aérienne syrienne de Sha’irat ; cela en violation du droit international et en violation du droit américain. Il s’agit d’une action unilatérale visant à sanctionner une attaque à l’arme chimique attribuée sans preuve et sans enquête à Bashar El-Assad. Trump se serait donc aligné sur la position de Clinton et des faucons néo-conservateurs va-t-en guerre ?

                1°) Il y aurait eu officiellement 59 Tomahawk tirés sur cette base aérienne syrienne, soit l’équivalent de 26 tonnes de charges explosives. Enfin, selon les sources russes seulement 23 Tomahawk ont atteints leurs cibles. 36 Tomahawk soit 16,2 tonnes de charges explosives ont disparu dans la nature. Les vidéos et photos des dégâts sur la base aérienne syrienne montrent des traces noires sur le tarmac, quelques trous de 1,5 m de diamètre, un trou dans un bunker et des débris un peu partout. Ce ne sont pas là les dégâts qu’occasionne la charge explosive de 450 kilos d’un missile Tomahawk. La Syrie cherche-t-elle à minimiser les dégâts ? Ou les missiles n’étaient-ils tout simplement pas armés ?

                2°) Les systèmes russes anti-missiles de protection n’ont été activés que partiellement, laissant passer des missiles.

                3°) La défense anti-aérienne syrienne composée de S-300 et de S-400 n’a pas déployé tout son potentiel. En effet, un système anti-aérien S-400 est capable d’accrocher 80 cibles, voire 160. Il est spécialisé dans l’interception de missile de croisière de type Tomahawk. Or, seulement 36 Tomahawk ont été interceptés sur 59.

                4°) Donald Trump a ordonné de tirer ces missiles de croisière sur une base syrienne quasi-vide. Il en a informé Poutine 2 heures avant l’agression. 9 avions syriens destinés à la casse auraient été détruits. Tous les avions en état de marche auraient été évacués de la base avant « l’attaque ». Aucun militaire russe n’a été touché. On déplore plus de 80 morts pour l’essentiel des civils.

                Cette intervention de Trump est folle, mais le déploiement partiel des systèmes de défense russo-syriens demeure mystérieux. Pourquoi laisser passer 23 missiles ? Quoi qu’il en soit, Bashar El-Assad est en position de force pour exiger avec les Russes, une enquête internationale concernant l’attaque à l’arme chimique de Khan Cheikhoun.

LES ARMES CHIMIQUES  DE DAECH

                Le principal responsable des armes chimiques pour Daech a été arrêté le 15 mars 2016 dans le Nord de l’Irak.

                L’homme a été identifié par les deux dirigeants irakiens comme étant Sleiman Daoud al-Afari, un ancien spécialiste des armes chimiques et biologiques du régime de Saddam Hussein. Le quinquagénaire est apparemment accusé de diriger une nouvelle cellule de Daech vouée au développement d’armes chimiques.

                Durant deux semaines d’interrogatoires, il aurait livré de précieuses informations sur les stocks d’armes chimiques détenus par les terroristes.

                Suite à ses aveux, l’aviation américaine aurait procédé à des raids contre des stocks d’armes chimiques dans la région de Mossoul. D’importantes quantités de gaz moutarde auraient été détruites. Cependant, ni le département d’Etat, ni la Maison-Blanche n’ont souhaité commenter cette information à l’époque.

GAZ MOUTARDE DE DAECH

                « L’organisation terroriste, qui déploie des efforts pour développer l’arme chimique, est encore incapable de produire ce type de produit à grande échelle, car il lui manque les équipements nécessaires », a déclaré Khaled al-Obaidi, le ministre irakien de la Défense.

                Selon certaines sources officielles irakiennes et américaines, Daech ne peut que fabriquer des quantités limitées de gaz moutarde. Des tests ont confirmé que ce gaz avait été utilisé dans une ville syrienne lors d’une attaque de Daech en août 2015. D’autres rapports non officiels ont rapporté l’utilisation d’agents chimiques sur les champs de bataille syriens et irakiens par Daech.

                Selon le commandant Jeff Davis, ancien porte-parole du Pentagone, Daech aurait fait usage du gaz moutarde à maintes reprises en Irak et en Syrie, sous forme de poudre insérée dans des projectiles, se propageant dans un nuage de poussière au moment de l’explosion. Selon les Nations Unies, les seuls soupçonnés de faire usage de telles armes dans la région, sont les terroristes. Reste à en apporter les preuves de manière incontournable, à l’échelle internationale…

Source : réseau voltaire / stcom, Russia Today / Sputnik

avril 2017

Publié dans Morphéus n°81 mai-juin 2017