Accordant une interview au magazine de consommateurs UFC Que choisir, en février 2003, le Docteur Mohammed Kheir Taha, directeur adjoint du centre national de référence du méningocoque à l’Institut Pasteur, reconnaissait que « Dans l’évolution des infections à méningocoques, il y a un aspect qui nous fait très peur, ce sont les changements dans les types de bactéries apparus à l’occasion des campagnes de vaccination massives. Ainsi, en Tchéquie, après les campagnes de 1993, on a vu arriver des infections à méningocoque B, certains C ayant commuté vers les B. Ce phénomène de commutation dans lequel la bactérie se détruit et échange son bagage génétique avec les bactéries voisines se produit constamment. Ce qui change tout, c’est la sélection par le vaccin, de nouveaux variants virulents et invasifs ».

Ce phénomène a également été observé en Grande-Bretagne en 2001. En raison d’une incidence élevée de méningites à méningocoque de type C en 1999, les autorités sanitaires britanniques décident de vacciner 15 millions de jeunes contre ce type de méningite bactérienne. L’année suivante, le Conseil supérieur d’hygiène publique français (CSHP), dans un avis du 8 mars 2002 reconnaît : « […] En Angleterre, depuis la mise en œuvre de la vaccination, alors que la mortalité liée au méningocoque du groupe C a fortement chuté, la mortalité globale par méningite à méningocoques (c’est-à-dire de groupe B + C) n’a pas baissé et le nombre d’infections, méningococcies liées à des sérogroupes B a poursuivi sa progression. »

Cet avis du CSHP, qui n’est pas paru au Journal Officiel, n’a bien évidemment pas été transmis aux médecins et aux patients lors des campagnes de vaccination contre la méningite à méningocoque de type C instaurées d’abord en Auvergne puis dans trois départements du sud-ouest (Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées). Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, les méningites de type C laissèrent la place à des méningites de type B pour lesquelles n’existait aucun vaccin.

L’importance du portage oropharyngée :

La flore de l’arbre respiratoire supérieur est très variée et abondante au niveau du rhinopharynx (108 ml de sécrétion pharyngée). Elle contient de nombreux opportunistes majeurs : Staphylocoque doré (orifices narinaires en particulier), Streptocoques (dont S.pneumoniae), Haemophilus, Neisseria (dont Neisseria meningitidis présent dans 10 à 40 %), Branhamella catarrhalis, des Anaérobies, corynébactéries, lactobacilles… Tout vaccin bactérien, comme tout antibiotique, peut dès lors exercer une pression de sélection sur les nouvelles bactéries qui ont commuté.

Le constant phénomène de commutation concerne toutes les bactéries présentes dans l’oropharynx qui peuvent à leur tour subir les pressions de sélection vaccinales ou après antibiothérapie.

Haemophilus B

Comme d’autres pays occidentaux, la Belgique a décidé de vacciner les enfants contre les méningites à Haemophilus de type B en 1992. On observa à partir de l’année suivante la disparition progressive de ces méningites de type B et leur remplacement par des méningites à Haemophilus de type A, C, D, E… avec un doublement de la fréquence globale. Plus inquiétant encore, on constata un doublement de la fréquence des méningites à méningocoques de type A, B ou C, beaucoup plus graves.

Évolution des méningites à Haemophilus et à Méningocoques en Belgique (Dr Pilette)

Une évolution semblable a été observée au Canada, depuis l’adoption du vaccin conjugué en 1992. Les données épidémiologiques confirment en tous points le changement observé en Belgique avec le doublement de l’incidence des infections invasives à Haemophilus non B ainsi que celle des méningites à méningocoque, dont l’augmentation de fréquence a également été reconnue, sans qu’une quelconque relation de cause à effet n’ait, bien entendu, été envisagée.

Le pneumocoque

Certains agents pathogènes, tels que Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae, réagissent à la pression vaccinale par un phénomène de « commutation de capsule » ou de « remplacement de capsule » Par exemple, dans le cas des S. pneumoniae causant des infections invasives à pneumocoque, la mise sur le marché du vaccin antipneumococcique conjugué heptavalent a mené à l’apparition de maladies causées par des sérotypes de pneumocoque liés au vaccin (Clin Infect Dis 2006;42:907-14) ou des sérogroupes non liés au vaccin. On a également observé une commutation de capsule chez des pneumocoques pathogènes. (Réf Dr Raymond Tsang : sélection immunitaire résultant d’une pression vaccinale et Invasive Haemophilus influenzae in Manitoba, Canada, in the postvaccination era : J. Clin Microbiol, 2006)

Concernant le vaccin PCV7, le Prevenar, l’Invs rapporte que « le remplacement des sérotypes vaccinaux par des sérotypes non vaccinaux a été observé aux Etats-Unis où l’incidence des cas dus à des sérotypes non vaccinaux a augmenté de 22 % chez les enfants de moins de 5 ans quatre ans après l’introduction du PCV7 tandis que l’incidence des cas dus à des sérotypes vaccinaux a diminué de 97 %. Aux États-Unis le sérotype 19A a émergé comme le sérotype le plus fréquent représentant 35 % des souches isolées chez les enfants de moins de 5 ans en 2004 ».

Malgré cette expérience concordante, l’étude de l’Invs se veut prudente avant de conclure ainsi et considère comme prématuré de conclure aujourd’hui à une émergence de sérotype non vaccinaux qui serait liée à la pression de sélection exercée par la vaccination des nourrissons.

Le Dr Cohen, connu pour ses contacts intimes avec les labos, reconnaît cependant que « la réduction très modeste des pathologies invasives à pneumocoque s’est accompagnée d’un remplacement sérotypique majeur ».

La coqueluche

Première cause de mortalité infectieuse avant l’âge de 3 mois, la coqueluche voit son incidence augmentée dans certaines régions françaises comme en Europe et dans certains états américains ou au Canada alors que la vaccination est utilisée à large échelle depuis plus de trente années dans tous ces pays. 17 596 cas ont été recensés en Europe en 2009, plus de 9 000 cas en Californie en 2010, tandis qu’en 2012, l’Angleterre connaissait son plus fort taux de mortalité depuis 1982 avec 10 morts chez les moins de 12 mois.

Plusieurs publications ont indiqué que des souches bactériennes contre lesquelles le vaccin n’est pas efficace sont identifiées de plus en plus fréquemment dans des cas d’infections évoquant la coqueluche. Il s’agit de souches de B. pertussis mutées (Bouchez et coll., van Gent et coll., Octavia et coll.) ou de bactéries d’espèces voisines (B. parapertussis, B. bronchiseptica, B. holmesii). Certaines évolutions (isolement de souches de B. pertussis n’exprimant pas certains facteurs de virulence, toxine pertussique ou pertactine) pourraient résulter de la pression de sélection exercée par les vaccins acellulaires.

Devant la résurgence de la coqueluche, nos experts recommandent le maintien d’un niveau élevé de la vaccination et la pratique de rappels vaccinaux et suggèrent l’utilisation de nouveaux vaccins mieux tolérés. La survenue d’épidémies dans des populations ayant une forte politique de vaccination pose le problème de l’efficacité des vaccins, de leurs effets épidémiologiques à long terme sur la transmission et la sélection génétique. L’évolution parallèle des modifications des isolats circulant et de la couverture vaccinale est compatible avec un tel mécanisme de sélection génétique, mais ne le prouve pas, tandis que l’efficacité de protection des vaccins anti-coqueluche acellulaires est moindre que celle des vaccins à germes entiers (elle a été estimée à 85 %) et aurait tendance à diminuer dans le temps plus vite que pour le vaccin entier (Tartof et coll., Boutet-Rixe). Les données analysées dans plusieurs pays semblent indiquer que cette protection est insuffisante pour prévenir la maladie chez les enfants et pour en diminuer l’incidence globale.

Pourquoi dès lors persister à recommander cette vaccination source des pressions de sélection et d’apparition en grand nombre de coqueluche ?

Les commutations virales

Ce phénomène de commutation a été également observé pour les virus, notamment avec les vaccins contre la rougeole, la grippe ou encore la polio.

Les laboratoires SmithKline Beecham ont ainsi dressé pour la première fois en 1994 un constat alarmant de la vaccination systématique : « Les rougeoles ont été dix-huit fois plus nombreuses aux États-Unis en 1990 (27 672 cas) qu’en 1983, malgré une vaccination systématique contre la maladie depuis 1978. Ainsi, dix-huit épidémies ont été recensées parmi les populations scolaires très immunisées (71 % à 99,8 %) et pas moins de 77 % des rougeoles déclarées sont apparues chez des élèves vaccinés. L’échec d’une vaccination préscolaire se traduit donc par une transformation paradoxale de la rougeole en maladie des vaccinés » (Jama, 1995, déclaration du laboratoire SKB ; Journal of Infectious Disease, 169 : 77-82,1994).

Un constat comparable a été dressé dix ans plus tard en Europe avec pour seule réponse des rappels vaccinaux de la part des autorités.

La polio : la sonnette d’alarme était tirée

Depuis une dizaine d’années, de nombreux cas de poliomyélites ont été observés lors de campagnes de vaccination contre cette maladie en Ouganda, en Albanie, aux USA… Après avoir obtenu la confirmation d’une mutation de l’un des virus vaccinaux responsable de cas de polio aux Caraïbes, Roland Sutter, directeur du service d’éradication de la polio au CDC d’Atlanta a été catégorique : « Il est clair que la sonnette d’alarme a été tirée. Notre problème est de savoir si l’heure est grave ou non » (Le Courrier international, n° 536 du 8 février 2001).

La sonnette d’alarme n’a manifestement pas été entendue puisque 5 cas de paralysies soudaines, proches de la polio, sont apparus ces 18 derniers mois en Californie chez 20 enfants vaccinés contre la polio avec de nouvelles formes d’entérovirus. Keith Van Haren, neurologue de Stanford aux États-Unis a dû reconnaître qu’ « au cours de la dernière décennie, le lien a été fait entre de nouvelles formes d’entérovirus et l’apparition de ce syndrome semblable à la polio chez des enfants en Asie et en Australie ».

Tandis que le virus de la polio aurait été pratiquement éradiqué dans le monde, la vaccination est ainsi responsable de mutation de l’un des virus vaccinaux quant elle n’entraîne pas l’apparition de nouvelles formes d’entérovirus. Cruel constat d’échec alors que la décroissance radicale de la polio a été amorcée plus de dix ans avant la mise en route de la vaccination grâce à l’assainissement des eaux…

La grippe

Les résistances au Tamiflu® observées en 2005 au Vietnam et dans d’autres pays asiatiques puis en juin 2009 au Danemark résultent d’une mutation du virus par pression. C’est probablement également un phénomène comparable qui explique la survenue au Japon d’une grippe aviaire de type H5N2 chez 77 personnes qui avaient très probablement reçu du Tamiflu® pour soigner leur grippe.

Que dire sur le vaccin de la grippe saisonnière qui constitue le meilleur moyen de contracter la grippe ? Alors qu’il a été démontré une synergie entre la grippe et le pneumocoque (Clinical Infectious Diseases, 15 mai 2014), il a été mis en évidence que « Le vaccin vivant atténué contre la grippe augmente la colonisation du streptocoque de la Pneumonie et du staphylocoque doré chez les souris », à des densités de colonisation 100 fois plus élevées que chez les souris non vaccinées.

Ce même vaccin génétique — Flumist — est pourtant conseillé gratuitement à tous les enfants britanniques de 2 à 17 ans depuis 2012…. Les autorités britanniques auraient-elles oublié l’échec de la massive campagne de vaccination contre la méningite à méningo en 2000 ?

La politique de santé publique, « dont la politique vaccinale est une composante fondamentale », doit impérativement être repensée et se libérer, ainsi que le reconnaissait déjà en 1975 le Pr Alexandre Minkowski, de « la collusion entre le corps médical – ainsi que les autorités sanitaires – et l’industrie pharmaceutique toute puissante, qui gaspille chaque année des millions dont la sécurité sociale et les contribuables font les frais » (cf., Le Mandarin aux pieds nus), tandis que le Pr Halpern déclarait en 1983 que « les travaux nous mettent en garde de façon précise contre une conception vaccinale pasteurienne aveugle. L’utilisation de vaccins de façon dogmatique est, actuellement, beaucoup plus dangereuse qu’utile » (Médecine et Hygiène, 1983).

30 ans plus tard, les preuves de l’extrême dangerosité et de l’efficacité plus qu’aléatoire des vaccins s’accumulent, sans que nos autorités, inféodées aux lobbies pharmaceutiques, ne s’en inquiètent.

Dr Marc Vercoutere