Nous avons déjà évoqué dans Morphéus les travaux d’élaboration d’une constitution d’Étienne Chouard. Ils visent à construire des garde-fous pour un meilleur contrôle des politiques. Le Référendum d’Initiative Populaire en est le fer-de-lance. Il s’est heurté, lors de manifestations, à une violente répression policière. La Macronie n’entend rien lâcher sur le R.I.C. Un loup rentré dans la bergerie se lime rarement les crocs de sa propre initiative. La Macronie utilise donc les forces de l’ordre comme des mercenaires ou des milices politiques à son service.

Une autre approche du Phoenix Français, initié par Yves Chouard, décrète la dissolution de la Ve République au nom du peuple français.

Réflexions sur l’approche du Phœnix Français

Ce groupe fonde en droit et en raison l’abrogation de la République mais il est totalement dénué de force. Le droit dénué de force ne reste malheureusement qu’un vœu pieux qui ne peut aboutir. Si l’on se réfère à des coups d’état réussis en France, il faut se rappelé du 18 Brumaire 1799 et du coup d’état du prince président Louis Napoléon du 2 décembre 1851 qui renversa la République. Quel était le dénominateur commun de ces deux coups d’état réussis ? Le support inconditionnel de l’armée aux Bonapartes ! Le Bonapartisme a toujours été un symbole de gloire, de richesse et de dignité pour les humbles. Il a toujours incarné le respect le plus absolu de l’intérêt commun du peuple français. Sans ce symbole ancré dans l’inconscient collectif français, le Second Empire n’aurait jamais vu le jour. Pour réussir ce coup d’état, il fallait un symbole de courage, un espoir de restauration du droit des humbles, une puissance militaire et civile, et une action bien préparée et décisive.

Aucune vacance de pouvoir n’est souhaitable car elle mène toujours à la guerre civile, le pire des maux. L’histoire nous enseigne donc que, pour renverser un régime, il faut passer par une certaine dictature temporaire, qui se saisit par la force des rouages de tous les pouvoirs à un instant t. En clair, il faut prendre le loup de force et lui limer les crocs.

Une telle action à notre époque est très difficile à mettre en œuvre, bien plus difficile qu’à l’époque des Napoléon. Pourquoi ? La France dispose de l’arme nucléaire. Le bouton nucléaire français est sous bonne garde de forces militaires internationales : l’OTAN. Penser une seconde, qu’un renversement de régime français opérera sans une très violente réaction de l’OTAN, est ubuesque. Par ailleurs, qui se croit assez légitime et assez sage pour prendre la responsabilité de l’arsenal nucléaire français ? C’est un problème de taille !

Réflexions sur l’approche d’Étienne Chouard

Étienne Chouard dresse les mêmes constats que le Phœnix Français mais il n’appelle pas au changement de régime. Il tente de procéder par infiltration et pression populaire pour instaurer le Référendum d’Initiative Citoyenne. Ainsi, au lieu d’élire des représentants corrompus, le peuple pourrait directement voter ou changer les lois. Chouard s’appuie sur les principes de la démocratie athénienne. Il oublie cependant que cette « démocratie » fut instaurée par un chef de guerre, Périclès, qui mena la guerre du Péloponnèse. Rappelons que la 5ème République fut également conçue par un chef de guerre : De Gaulle. Où que l’on se tourne, ce sont toujours des chefs de guerre vertueux qui ont donné la parole au peuple, à savoir leurs anciens camarades de combat. Cette dimension dans l’instauration des démocraties n’est évoquée nulle part.

Rappelons que sous De Gaulle, l’état profond était gaulliste. Il en fut de même pour Louis Napoléon Bonaparte, Napoléon Bonaparte, Périclès… Mais aujourd’hui qu’est-ce que l’état profond français ? C’est une cohorte d’intérêts totalement étrangers à la France. C’est une puissance mafieuse levant des milliards par le biais du trafic de drogue, de la prostitution, des ventes d’armes, du trafic d’organes. C’est un gang de prédateurs pour l’argent public usant d’ingénierie sociale pour faire passer la pilule. Le crime bancaire organisé pilote la politique de nos dirigeants, orchestrant le pillage et la misère dans toute l’Europe.

Un chef de guerre vertueux terrasse ce type de réseaux et instaure la puissance de l’État au-dessus des intérêts privés des pègres. C’est alors le début d’une démocratie.

À l’inverse, un corrompu infiltre l’État et instaure une pègre étatique afin de spolier les peuples pour le compte de ses commanditaires. C’est alors le début d’une dictature. Or, nous sommes aujourd’hui face à une pègre qui gangrène tous les corps de l’État, pilote nos armées et nos forces de l’ordre. À toute revendication légitime, on ne peut s’attendre qu’à des coups de matraques, des blessures, des amendes, des poursuites judiciaires ou pire encore.

Extraits de Morphéus n°100, juillet-août 2020