Depuis octobre, l’Assemblée nationale examine le projet de loi en vue de la ratification du traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Les députés, de gauche comme de droite, se sont succédés à la tribune pour expliquer qu’ils vont voter sans états d’âme ce traité. Ils se cachent derrière des propos lénifiants pour cacher la trahison démocratique dont ils se rendent coupables.

Tous s’apprêtent à vendre en pièces détachés la souveraineté nationale aux Commissaires de Bruxelles. Ils ont été élus pour défendre le peuple et ils se félicitent tous de céder le pouvoir budgétaire à des autorités non-élues. Triste République. Heureusement dans cet aéropage émergent quelques résistants. Saluons le courage des députés communistes qui, à la tribune, ont dit refuser de céder devant les injonctions des bureaucrates et des banquiers.

De même, Nicolas Dupont-Aignan a été un des rares députés à sauver l’honneur de l’Assemblée nationale. Le député de l’Essonne a pris la parole pour dire ce qu’il pensait de ce traité (TSCG) et du comportement de ses collègues.

Nicolas Dupont-Aignan :

«  Je vous demande une fois de plus de lire le texte du TSCG (Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance). Mirabeau disait nous sommes là par la volonté du peuple et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes.

Et bien c’est quand même extraordinaire qu’aujourd’hui vous trahissiez à ce point le peuple français alors même qu’il n’y a pas de baïonnette ni d’occupation dehors. Oui c’est une trahison que vous faites. L’Assemblée Nationale est née de la volonté des représentants du peuple de contrôler l’impôt et de contrôler le budget. Et vous abandonnez ce pouvoir à des gens non élus, à des juges. Vous abandonnez ce pouvoir et vous niez même l’importance de ce transfert de souveraineté. Vous le niez parce qu’il vous gêne et que vous aurez des comptes à rendre au peuple français. Vous niez cet article 5 surréaliste qui définit les politiques structurelles que vous avez passé votre temps à contester pendant dix ans d’opposition. Et que vous allez subir par les commissaires qui viendront vous donner des ordres ici à l’Assemblée nationale.

Le pire dans cette affaire c’est que vous allez transférer ces pouvoirs à des gens non élus qui ont fait la preuve depuis 20 ans de leur incompétence, de leur incapacité et qui précipitent l’Europe dans la pire récession. Vous parlez sans cesse de croissance et vous acceptez un pacte de récession sans précédent.

La France va freiner sur une plaque de verglas. Les prévisions sont catastrophiques, vous aurez 600 000 chômeurs de plus à la fin de l’année, vous serez à 4 % du déficit. Et vous verrez qu’en 2014, c’est vous qui subirez ces fameux commissaires et ce fameux rappel à l’ordre. C’est une aberration économique que vous faites. Comment pouvez vous accepter cela. Vous allez dresser les peuples contre l’Europe, contre la belle idée européenne parce que vous appliquez la politique d’une technostructure qui mène l’Europe à la ruine.

Nous aurons rendez-vous dans les prochaines années. Vous prenez une responsabilité écrasante devant l’histoire. »

LFO, jeudi 4 octobre 2012