Nous avons vu dans de précédents articles sur la religion essénienne du Christ que ce dernier était un Galate issu de l’ethnie gauloise de Galilée. Avant l’Empire Romain, les colonies gauloises s’étendaient jusqu’au Moyen-Orient et en Asie mineure. Quant à la Vierge Marie, elle était prêtresse d’Artémis à Ephèse, selon une haute tradition multiséculaire gauloise qui essaima sur l’ensemble du bassin méditerranéen et au delà. Le culte de la déesse mère primordiale et des Vierges demeurait la principale religion jusqu’en l’an zéro. Le rôle des femmes et prêtresses y étant prédominant, s’ensuivit alors un durcissement de la révolution patriarcale qui fit tout pour effacer des mémoires le féminin sacré. Ce patriarcat forcené s’étendit à toute l’Eurasie.

Les fils d’Isis

 Le terme « essénien » peut aussi s’écrire « is-sonir » (fils de la déesse Isis). Is est le nom de la déesse Isis dont le culte était répandu en Gaule. C’est une référence à la cité d’Ys, la ville engloutie de la déesse qui demeure désormais dans le Sid, l’au-delà des anciens dieux. Il s’agit du paradis occidental englouti des druides : l’Atlantide. Selon les runes nordiques, Is représente la lumière de la glace cristalline transparente comme du verre car l’eau gèle en montant vers le nord. Ceci indique le corps de lumière de la déesse et l’origine celto-nordique de la tradition primordiale.

Le Christ fut probablement ordonné prêtre dans les îles atlantiques. Il passa aux îles Canaries la partie de sa vie que les évangélistes appellent « retraite au désert » selon Maurice Guignard.

Le culte des Vierges

Le poète grec Callimaque qualifie la déesse Coré de « Vierge qui porte la vie ». C’est donc la fonction des prêtresses de la déesse que de porter la vie d’un enfant sacré. Cette tradition vient du fond des âges. Tous les enfants divins ou fils célestes sont nés d’une vierge : Bouddha, Krishna, Mithra, Zoroastre, le Christ, etc.

Aux origines protohistoriques de la religion grecque, la déesse Coré est la jeune fille vierge, communément appelée « la Vierge » dans le bassin méditerranéen antique. Son nom est décliné dans les différents dialectes grecs avec la même signification en Éolien, Ionien et Dorien. Les vierges se rassemblent en collèges. Le grec « khoreía » indique qu’elles dansent en rond et chantent en cœur. Ceci est confirmé par les mots « khorós » (danse) et « khoreúô » (danser).

Agorá est un mot féminin qui désigne une place publique. On y débat de toutes les affaires qui concernent la cité. En grec, agorá est composé de deux parties : « ágô » (guider diriger) et « ôrao » (regarder par voyance). Il nous permet de comprendre que les Vierges cultivaient la voyance, la médiumnité et leurs facultés parapsychiques en général. Elles pouvaient, entre autre, voyager dans les mondes subtils par projection astrale. Ce collège de vierges se rassemblait autour d’un homme choisi.

Cette organisation est en tout point semblable à la thiase (assemblée cultuelle) de Dyonisos. A l’origine de ce culte à mystères, il n’y avait que des jeunes femmes qui sont les nourrices de Dyonisos. Ce sont les ménades (suivantes) qui appartenaient au cortège (thiase) de Dyonisos. Elles participaient aux rites de sexualité sacrée. Plus tard, avec l’inversion progressive du culte, elles seront accompagnées de satyres. On indique que les prêtresses d’Artémis s’identifiaient à la déesse comme ménades (mainádes), bacchantes, prophétesses et frénétiques (phrenêtikós).

Le mot frénétique a été translittéré du gaulois en grec ancien. Il contient les mots grecs : « phren » (cerveau, esprit) et « êthikós » (morale). La frénésie est la description du ressenti de la prêtresse lorsque la déesse du frêne se manifeste. Ce mot indique que la prophétesse prise de frénésie reçoit les instructions de la déesse. Le mot frêne lu à l’envers donne le nerf, qui est la moelle épinière à l’intérieur de la colonne vertébrale. L’énergie divine descend donc dans la colonne vertébrale de la prophétesse. Le frêne (fée-reine) est l’arbre sacré qui intercède auprès de la reine des fées, c’est-à-dire la déesse Frigg, Vierge de l’étoile polaire.

Dans la religion latine, les prêtresses vierges de Coré sont assimilées aux suivantes de Cérès. Cette déesse de l’agriculture s’occupe des greniers de céréales (halles des sœurs). Ces caractéristiques en font des émanations des messagères qui dansent dans le ciel, appelées « apsara » en Inde et « dakini » au Tibet dans les enseignements tantriques.

Cette approche nous donne un aperçu des rites et cultes du matriarcat de l’âge de bronze qui précéda le patriarcat grec de l’âge du fer.

Collège des Essènes et les banquets sacrés

Le prêtre essène est celui qui offre le banquet sacré à la déesse de l’amour. Elle entretient le feu sexuel identifié au foyer. Il est l’hôte de la déesse qu’il invite à sa table. Cette femme était une prêtresse initiée aux mystères. Elle manifestait dans son corps la présence de la déesse. Cette tradition occidentale a été transmise dans l’amour courtois en Occident et dans les systèmes tantriques indo-tibétains en Orient.

Les rois des abeilles

Selon une très ancienne métaphore transmise par les auteurs classiques, les Essènes étaient « rois des abeilles ». Du terme « abeille » naquit le terme « abbaye », collège de femmes rassemblées autour du roi des abeilles.

Claude GETAZ dans « la religion des astres » commente ainsi cette métaphore :

« Les Essènes œuvraient au sein du temple d’Artémis à Ephèse comme « roi des abeilles ». En grec le mot abeille se dit « melissa ». Les abeilles étaient les servantes chargées d’assister les Essènes, dans la préparation des banquets sacrés offerts à la grande déesse ».

Cette métaphore peut s’expliquer par l’observation de la statue de la déesse. La partie inférieure du corps de la déesse est enfermée dans une gaine cylindrique compartimentée en forme de colonne. Dans chaque compartiment, on trouve des lions ailés, taureaux ailés, griffons, abeilles, etc. Tout ce bestiaire est surmonté d’une tête de femme. Chaque couple animal représente son esprit-groupe contrôlé par l’esprit de la déesse. C’est une représentation de la domestication des espèces animales effectuées pendant le néolithique pour faciliter la vie des sociétés humaines. La déesse préside à la multiplication des troupeaux. L’iconographie indique que la domestication des groupes animaux fut réalisée de manière à établir une relation symbiotique entre les animaux domestiques et les humains représentés par leurs prêtresses. Ceci explique la métaphore « roi des animaux » en général et « roi des abeilles » en particulier. Par exemple, le roi est l’époux de la reine des abeilles, de la reine des chattes, de la reine des moutons, etc. Les unions sexuelles subiront des déclinaisons comportementales totémiques animalières. Ceci explique les expressions françaises qui désignent l’épouse : ma biche (religion du cerf), ma poule (religion de l’oiseau), ma chatte (religion féline), etc.

Explication du terme « melissa » :

Mélissa est le nom d’une nymphe (jeune fille vierge, fiancée, larve d’abeille) appartenant à la suite d’Artémis. Selon Hésychius d’Alexandrie, leur nom vient d’une racine qui signifie gonfler comme un « bouton de rose ». Mélissa est une prêtresse associée aux nourrices de Zeus-Jupiter nourri de lait et de miel dans le mythe des Curètes (protecteurs de l’enfant Zeus en Crète). Elle est devenue la reine des abeilles. Ceci est confirmé par la coiffe pharaonique. Ce bijou indique que la déesse Artémis régnait sur l’esprit groupe des abeilles car la tête de la déesse surmonte le corps de l’abeille. La position des bras est aussi celle de la statue d’Artémis dans l’Artémision d’Ephèse. La forme de l’abdomen de l’abeille rappelle aussi le bas tronconique de sa statue. Le bijou montre aussi la taille de guêpe en relation avec l’expression classique utilisée pour qualifier le tour de taille d’une femme. Cette tradition est d’origine druidique car les prêtresses gauloises étaient appelées guêpes.

L’abeille butine les fleurs qui sont des organes sexuels féminins. Elle recherche le nectar à l’intérieur des calices pour le transformer en miel qui est l’équivalent d’une quintessence.

Ceci est une allusion suggestive au travail alchimique des prêtresses d’Artémis qui raffinent leurs énergies internes, de manière à transmuter leurs sécrétions en nectar d’immortalité. Le jeune dieu était donc nourri de manière très spéciale. Il bénéficiait des quintessences biologiques des prêtresses nymphes qui l’entouraient. Son corps était un corps de transmutation en croissance. Il était un homme dieu philosophal dès sa naissance, doté de facultés biologiques supranormales.

Melissae (Melissaeus) est aussi le nom du roi de Crête et chef des Curètes. Nous pensons que le chef des Curètes était le roi des abeilles. Le roi et la reine se sont unis et ont engendré le dieu Zeus-Jupiter qui fut l’équivalent de Jésus dans l’ère précédente. Le roi était donc un essène et la reine était une prêtresse vierge. Mélissa est aussi le nom d’une prêtresse de Déméter.

La signification du terme grec « melissa » est multiple. C’est l’abeille, la poétesse, la prophétesse et l’âme pure. Ceci est compréhensible si l’on conçoit que ces prêtresses passaient leur vie à purifier leur corps pour atteindre des niveaux de réalisation supérieurs au commun des mortels. « Melissa » contient plusieurs mots qui en expliquent le sens : « méli » (miel), « Elysia » (séjour post-mortem des âmes vertueuses), « Hélios » (soleil) et ase (dieu, déesse) donnent le sens de « miel de la déesse solaire ».

Les envoyés divins

Le Christ appartient à la lignée d’envoyés divins tels que Esus, Zeus, Mithra, Apollon, Bouddha. Tous sont nés d’une Vierge ayant suivi un entraînement physique et spirituel très rigoureux, menant à la transmutation du corps de celles qui devaient accueillir dans leur ventre un enfant divin. Cette tradition plonge ses racines dans l’authentique spiritualité matriarcale des origines.

La religion essénienne du Christ,
© Romuald Skotarek,
Morphéus n° 102, novembre 2020