Il faut d’abord savoir une chose. L’histoire terrestre est un tissu de complots, de conspirations et de trahisons en tout genre. Un historien qui n’envisage jamais l’histoire humaine sous l’angle des complots est soit un bisounours, soit un idéologue républicain. Si vous n’êtes ni l’un, ni l’autre, et que l’on vous traite de parano, vous pourrez toujours répondre qu’en l’état actuel des choses, un parano a de bien meilleures chances de survie qu’un bisounours.

Si vous vous demandez où est le loup quand on vous annonce que vous avez gagné 100 millions de dollars de la fondation Bill Gates, c’est très bien ! Par contre, si vous voyez des complots partout, que vous vous méfiez de tout constamment, il faut vous interroger et tempérer votre ardeur. A l’inverse, si vous ne voyez aucun complot d’aucune sorte aujourd’hui, c’est que vous n’êtes même plus en mesure de vous poser des questions, vous êtes cuit, sous contrôle !

Enfin, pour la petite histoire, il faut savoir que le terme « théoricien de la conspiration » a été construit et choisi par la CIA pour discréditer tous les journalistes qui ne croyaient pas à la version officielle de l’assassinat du président Kennedy (commission Warren). Oui, l’idée de traiter quelqu’un de complotiste ou de conspirationniste nous vient directement des services secrets américains et a fait son chemin. C’est une méthode très désuète, mais ça marche assez bien auprès de l’opinion publique.

Il est clair qu’il n’y a rien à apprendre d’un idéologue des versions officielles. On sait où il va. Par contre, un complotiste peut surprendre en explorant des horizons auxquels vous n’aviez pas pensés. Il ouvre des pistes que vous pouvez faire vôtre ou non. En clair, il vous fait réfléchir, penser, analyser. Il active vos fonctions cérébrales que vous soyez d’accord ou pas.

Ainsi, si quelqu’un vous traite de complotiste, c’est plutôt positif. Remerciez vivement l’idéologue républicain qui vous a fait ce compliment. Par compassion, vous pouvez aussi le plaindre, en lui expliquant qu’il est atteint du S.D.A.C. (Syndrome de Déficience d’Acuité Cérébrale). Avec le S.D.A.C., ses chances de survie sont très faibles.

L’équipe Morphéus,
Morphéus n° 101, septembre 2020