C’était il y a 700 ans. Il était un parfait cathare et sa vie fût mouvementée. Suite à une rixe, probablement née d’une menace de dénonciation religieuse, qui s’est soldée par le meurtre d’un berger, il a dû abandonner tôt sa famille pour échapper à la justice et entrer dans les ordres par pénitence. Ordonné parfait, il sera un pasteur peu exemplaire mais néanmoins dévoué à son ministère clandestin.

Une première fois arrêté, il s’évadera de la sinistre prison de l’Inquisition de Carcassonne, puis se réfugiera en Catalogne quelques années, avant de revenir en Languedoc, où il sera à nouveau capturé sur trahison d’un proche.

Né dans une riche famille acquise au Catharisme, il était originaire du petit village de Cubières dans la Haute-Vallée de l’Aude. Et si l’on a plus particulièrement retenu son nom, c’est pour la brève prophétie qu’il a laissée et qui a traversé les temps jusqu’à nous.

« Al cap dels sèt cent ans, verdejera lo laurel » (Au cap des 700 ans, le laurier reverdira)

On peut comprendre cette prophétie comme l’annonce d’un renouveau du Catharisme dans 700 ans. Au-delà de cela, le laurier est le symbole du culte d’Apollon.

Belibaste Guilhem fut le dernier cathare officiellement brûlé sur un bûcher de l’Inquisition, au château de Villerouge-Termenès, le 24 août 1321. Le 24 août 2021, soit 700 ans plus tard, sonnerait donc le début du renouveau annoncé dans sa prophétie…

Frédéric Vidal
Morphéus n° 107, sept.-oct. 2021