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Michel Guéritte, ingénieur de formation, fer de lance de la cause écologiste en Champagne-Ardenne, mène un combat acharné contre les implantations nucléaires de l’Andra à Soulaines, Morvilliers et Bure. Il milite et préside la nouvelle Fédération Grand-Est Stop déchets nucléaires qui multiplie les manifestations pour empêcher l’implantation du centre de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL).

Dans un communiqué plus qu’explicite, Michel Guéritte annonce la fin du nucléaire par faillite. La sortie du nucléaire ne se fera pas parce qu’il est dangereux (risque d’explosion, d’irradiation, de contamination par les rejets des sites nucléaires), mais parce qu’il n’est tout simplement pas rentable.

Une rapide revue de Presse sur le fleuron de l’industrie nucléaire française conduit à cette évidence : l’ère nucléaire est derrière nous.

Le journal en ligne Hexagone titre « Areva : une saga à plusieurs milliards d’euros qui risque de tourner à l’affaire d’État ». « Après URAMIN, de gigantesques opérations de corruption sur quatre continents et des mensonges publics sur les comptes de la société sont soupçonnés ». « ArevaShima : fiasco industriel et magouilles en tous genres ». « Les placards d’Areva sont pleins de cadavres. Ils ont pour nom : Uramin, East Asia Minerals, Forte-Energy, Summit Resources, West Australian Metals… »

AREVA en chiffres

Détenue à 87 % par l’État, Areva est dans le rouge depuis quatre années consécutives et présente aujourd’hui des comptes qui la placent en situation de quasi-faillite : en 2013, les pertes du groupe étaient de 500 millions. Mais en 2014 le gouffre s’est approfondi de 880 %, d’un facteur 10 : une perte colossale de 4,834 milliards d’euros au titre de l’exercice 2014, pour un chiffre d’affaires en recul de 8 % (8,3 milliards). La dette d’Areva sur un an, c’est le prix d’un EPR. C’est surréaliste !

Ceci en raison de lourdes dépréciations d’actifs, de pertes additionnelles sur la fin de certains chantiers (comme le démantèlement de sites nucléaires) et d’importantes provisions. Le chantier de l’EPR finlandais, qui connaît d’importants retards et surcoûts depuis son lancement en 2005, coûte encore 720 millions supplémentaires. L’endettement (5,8 milliards d’euros), qui a augmenté de plus de 1,3 milliard l’an dernier, s’alourdira encore en 2015 et 2016.

Haro sur Areva

Le Monde, Les Échos, 20 Minutes, La Provence, Romandie, le Figaro, l’Humanité, Médiapart, le Nouvel Obs, France Inter, l’Est Républicain, etc. se déchaînent contre Areva avec des titres sulfureux et dévastateurs : « Areva est incapable, depuis des années, de financer ses activités ». « Le titre Areva a chuté de plus de 50 % en bourse depuis 1 an ». « Areva : Une Berezina financière ! » « Un business model nucléaire en chute libre ». « C’est la chute finale ! » « C’était un fleuron, c’est devenu un boulet. »

Les journalistes se lâchent : « Areva est aux abois. » « C’est l’État d’urgence pour Areva » C’est « Un Fukushima industriel : Areva est aujourd’hui comme une centrale nucléaire dont le cœur est en fusion et l’enceinte de confinement prête à céder » « L’avenir d’Areva est en jeu, et Areva frôle le précipice, c’est l’avenir de l’ensemble du pôle nucléaire Français qui se joue. » « Areva peut mourir » déclare la CFDT. « D’une certaine façon, Areva est mort. »

Pour Michèle Rivasi, députée européenne EELV : « La déconfiture d’Areva cache un vrai scandale : la maintenance des vieilles centrales, qui va coûter de plus en plus cher. Maintenant que l’on sait le vrai prix du nucléaire, on s’aperçoit qu’il n’est plus compétitif. Non seulement vis-à-vis des énergies fossiles, mais aussi vis-à-vis des renouvelables. »

Suppression massive d’emplois dans le nucléaire

Une réduction des effectifs (45 341 salariés) est à l’ordre du jour. La nomination de François Nogué au poste de directeur des ressources humaines Areva n’augure rien de bon en la matière. En 15 ans passés à la même fonction à la SNCF, il a supprimé 25 000 postes.

La ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, dit vouloir mettre en place une stratégie de convergence entre les entreprises du nucléaire, Areva, EDF et le CEA.

Et si Areva entraînait EDF dans sa chute ? EDF ne se porte pas si bien : parcours boursier en dents de scie, impossibilité de financer ses investissements sur ses fonds propres, manque de trésorerie, endettement financier…

En clair, « L’État devra mettre la main à la poche. » Ce sont les contribuables qui feront les frais de cette gestion calamiteuse du dit « fleuron » de l’industrie française littéralement en faillite.

Démanteler Areva

L’observatoire du nucléaire propose de démanteler Areva ! « La faillite d’Areva est la bonne opportunité pour mettre définitivement à l’arrêt cette industrie malfaisante qui laisse derrière elle des centaines de réacteurs à démanteler et des déchets radioactifs qui vont rester dangereux pendant des millénaires… »

Notre commentaire

Cette sortie du nucléaire par faillite pose le problème du financement de la fermeture définitive du parc nucléaire français doublé d’un problème immédiat de fourniture d’énergie électrique en France. L’éolien actuel n’est rentable que pour les sociétés privées qui l’ont accaparé et qui se goinfrent de subventions publiques, le solaire normé à 15 % d’efficience sur ce qu’il pourrait réellement donner au mètre carré est une véritable gabegie technique et économique.

Sans une véritable révolution industrielle énergétique de fond, nous allons être confrontés à une pénurie énergétique d’ampleur inégalée. Stirling solaire ou autre, Homopolar de Bruce de Palma, petites centrales électriques à Vortex pour agriculteurs, générateurs Tesla, générateurs magnéto-cinétiques Minato, éolien Winside vertical, etc. sont des technologies non polluantes très rentables, laissées pour compte depuis des décennies, voire plus d’un siècle pour certaines. Or, depuis 50 ans, pas un seul homme politique français de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les écologistes, ne s’est penché sur ces approches techniques peu coûteuses, rentables génératrices de profits et d’emplois en masse pour le pays.

Nous en arrivons donc toujours à la même conclusion : une révolution industrielle énergétique multi-vectorielle et saine ne pourra se faire que par le peuple, pour le peuple, quitte à forcer le législateur s’il met des entraves à cette démarche. Certains citoyens européens ont décidé de ne pas embarquer sur le Titanic avec toute la classe politique, faut-il leur en vouloir ?

Communiqué par Michel GUERITTE
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