Avec plus d’un an et demi de retard, les Nations unies ont finalement évoqué les étroites relations qui existent entre les groupes terroristes actifs dans le sud syrien, plus particulièrement dans les provinces de Quneitra et Deraa, et « Israël ».
Dans son rapport trimestriel présenté au Conseil de Sécurité il y a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU, le très docile pro-américain Ban Ki-moon, a révélé un secret de polichinelle qu’il n’était plus en mesure de protéger tant il frôlait le scandale. Le rapport reconnait que les « Israéliens » entretiennent des rapports avec les « rebelles syriens » depuis plus de 18 mois, facilitant le traitement médical des combattants blessés. Le document souligne que l’entité sioniste a soigné plus de 1 000 combattants syriens.
Le texte présenté par Ban Ki-moon se base essentiellement sur les rapports fournis par les contingents de l’Undof, déployés sur le terrain dans le Golan occupé. Ces rapports font état d’une « coordination quotidienne entre Israël et les rebelles syriens, y compris les groupes islamistes affiliés à Al-Qaïda », grâce à des « canaux de communication ouverts en permanence ».
Les rapports des Casques bleus précisent que « des soldats israéliens ont été observés permettant à des personnes de passer de la ligne “Bravo” — du côté syrien — à la ligne “Alpha” du côté israélien, ainsi que des discussions entre des membres de l’opposition armée et des militaires de Tsahal à travers la ligne de cessez-le-feu à proximité de la position 85 des Nations unies ».
Le rapport trimestriel de l’ONU ne nous apprend rien de nouveau, mais il a l’avantage d’inscrire dans la documentation officielle de l’organisation internationale ce que les analystes savaient depuis longtemps.
Coopération dans le renseignement
En réalité, la coopération entre « Israël » et les groupes terroristes va bien au-delà des soins médicaux apportés aux blessés, et qui ont déjà coûté aux contribuables « israéliens » plus de 14 millions de dollars, selon l’édition du 7 décembre 2014 du quotidien israélien Maariv.
L’armée syrienne dispose de preuves irréfutables sur l’assistance militaire directe apportée par les « Israéliens » aux groupes extrémistes lors de leur offensive de l’été dernier à Quneitra. Cette aide a permis aux terroristes de prendre, entre autres, les collines stratégiques appelées al-Touloul al-Homr, où l’armée syrienne disposait de matériel de guerre électronique sophistiqué lui permettant de surveiller les réseaux de télécommunication de l’armée « israélienne ». Cette aide s’est manifestée par un bombardement à l’artillerie et des raids aériens contre des positions de l’armée syrienne, afin d’ouvrir la voie aux combattants extrémistes. « Israël » est même allé plus loin en abattant, à l’aide d’un missile Patriot, un chasseur syrien au-dessus du Golan, au plus fort de l’attaque terroriste.
« Israël » viole la résolution 2178
« Israël » se trouve donc en porte-à-faux avec la fameuse « légalité internationale ». En effet, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 24 septembre dernier, à l’unanimité de ses 15 membres, la résolution 2178, imposant des sanctions contre Daech et le Front el-Nosra.
Dans cette résolution, les membres du Conseil se disent très préoccupés par le fait qu’une partie du territoire d’Irak et de Syrie est « sous le contrôle de l’État islamique et du Front el-Nosra » et que leur présence, leur idéologie extrémiste violente, et leurs agissements, sont préjudiciables à la stabilité de ces deux pays et de la région.
Le Conseil de sécurité se déclare disposé à inscrire sur la liste de sanctions les individus, groupes, entreprises ou entités qui apportent leur appui à l’un ou à l’autre de ces deux groupes terroristes.
Le Conseil prie instamment tous les États de coopérer aux efforts faits pour trouver et traduire en justice les individus, groupes, entreprises et entités associés à Al-Qaïda, y compris l’EI et le Front el-Nosra, « qui perpètrent, organisent et commanditent des actes terroristes. »
Le Conseil de sécurité demande aussi à tous les États membres de prendre des mesures nationales pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui rejoignent les rangs de l’EI et du Front el-Nosra.
Le Conseil de sécurité rappelle également, qu’en vertu d’une précédente résolution adoptée cette année, tous les États doivent prévenir et réprimer le financement des actes de terrorisme et doivent veiller à ce qu’aucuns fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques ne soient mis directement ou indirectement à la disposition de ces deux groupes extrémistes.
On voit bien qu’en apportant un soutien au Front al-Nosra et en coopérant avec lui — de l’aveu même de Ban Ki-moon —, « Israël » est en train de violer la plupart des dispositions de la résolution 2178. Y aura-t-il quelqu’un qui osera lui demander des comptes ?
Samer R. Zoughaib
source : French.alahednews, 11 décembre 2014.