Tous les médias cachent une réalité tonitruante pour les élections présidentielles de 2024 aux États-Unis. Robert Kennedy se présente en tant que démocrate et il a toutes les chances de l’emporter. Son comité de campagne a déposé son dossier de candidature à la présidence, le 5 avril 2023. Il s’opposera à Biden.

Il est l’homme le plus haï des médias pour ses prises de position contre les injections covid-19 et la guerre de tranchées qu’il mène contre le Forum Economique Mondial. Il est, du point de vue de l’establishment, bien plus dangereux que Trump. Du fait de son nom et de l’histoire qui s’y rattache, il est sans doute l’homme le plus populaire des États-Unis.

À un moment où le camp Clinton implose et où le sénile Biden est totalement discrédité, un nouveau camp démocrate pourrait se rassembler autour de Robert Kennedy. En clair, les élections de 2024 pourraient se jouer entre Trump, côté républicain, et Kennedy côté démocrate, situation inédite avec deux candidats anti-système. Ce serait le pire cauchemar pour l’état profond US. Pour réussir un tel coup, Robert Kennedy va devoir se battre contre les médias comme l’a fait Donald Trump en 2016.

Trump face aux médias

La méthode de Trump était d’une simplicité trompeuse : continuer à dire des choses scandaleuses que les médias ne pourront pas s’empêcher de tourner en dérision, de déplorer et, plus généralement attirer l’attention. Et voilà que l’adage « toute publicité est bonne à prendre » se vérifie. Trump a reconnu qu’une énorme tranche d’électeurs était en colère, excédée et prête à soutenir quelqu’un que l’establishment détestait manifestement. Et comme il disposait d’un compte Twitter pour donner sa version des faits, Trump n’était pas handicapé comme les politiciens d’avant les médias sociaux. De plus, en transformant ses rassemblements en festivals contre-culturels, il a pu s’adresser directement à de larges foules.

Trump a composé sa symphonie électorale triomphale de 2016 dans la tonalité de l’invective, du bouc émissaire, de la diabolisation et de la haine (ou de la « juste colère » si vous préférez). Ses invectives et ses insultes, qui comprenaient des allusions à la complicité présumée de George W. Bush dans les attentats du 11 septembre et du père de Ted Cruz dans l’assassinat de JFK, étaient rafraîchissantes pour ceux d’entre nous qui ont découvert la corruption presque inimaginable de l’establishment politique américain. Et son traitement sévère d’Hillary Clinton qui, le 9 octobre 2016, a été forcée de débattre avec Trump alors que trois des victimes d’agressions sexuelles de son mari Bill la regardaient depuis le public. Elle a du subir des dizaines de milliers de personnes qui scandaient « enfermez-la » lors des rassemblements de Trump. Cette méthode n’était peut-être pas chevaleresque, mais elle fut efficace.

Ejection de Trump en 2020

Bien qu’il n’ait pas vraiment démantelé l’establishment, les paroles et le comportement erratiques de Trump en ont fait un facteur de déstabilisation, de sorte que le consensus des oligarques était qu’il devait partir.

Pour vaincre Trump en 2020, les médias et leurs propriétaires oligarques ont dû adopter une attitude totalitaire. Ils ont commencé par répandre le mensonge selon lequel Trump avait été élu parce que la Russie avait, d’une manière ou d’une autre, pris le contrôle d’Internet. Cela a fourni l’excuse dont l’establishment avait besoin pour imposer un régime draconien de censure d’internet. Cela aurait été impensable quelques années auparavant. La pandémie de covid-19 a ensuite été utilisée pour pousser l’opinion publique à tolérer la destruction quasi-totale des libertés publiques. Dans le sillage de l’élection de 2020, un nouveau régime d’information sans liberté a été érigé sur les ruines fumantes de l’administration Trump (et du premier amendement).

Trump a-t-il accompli quelque chose de positif ?

Oui. Il a montré qu’il était possible de se présenter contre les médias et de gagner. Espérons que la foudre frappe deux fois et que Robert F. Kennedy Jr. réussisse la même prouesse.

Robert Kennedy face aux médias

Kennedy entre dans la course présidentielle de 2024 bien plus détesté par les médias que ne l’était Donald Trump au début de sa campagne de 2016. Avant cette campagne, Trump était considéré comme un bouffon relativement inoffensif, un riche animateur de talk-show à l’ego démesuré qui pouvait apporter une certaine valeur ajoutée en termes de divertissement et d’audimat, mais qui n’avait aucune chance réaliste de l’emporter. Le fait que l’establishment ait « sous-estimé » Trump lui a permis de se faufiler parmi eux. Lorsqu’ils ont compris ce qui les frappait, il était trop tard.

Kennedy, contrairement au Trump d’avant 2016, est une menace connue pour l’aile hyper-corrompue de l’establishment oligarchique. Il porte le nom mythique de Kennedy, avec tout le bagage que cela implique. Il a fait savoir à plusieurs reprises qu’il savait que l’establishment avait assassiné son oncle et son père pour mettre fin à leur présidence ou l’empêcher.

L’environnement de communication actuel, en particulier internet, est loin d’être aussi libre qu’il ne l’était en 2016. La grande majorité des électeurs démocrates ont été soumis à un contrôle mental basé sur les traumatismes et acceptent le nouveau mantra de l’ère covid : « la désinformation tue des millions de personnes ». R. Kennedy a été calomnié sans fin et de manière mensongère par les médias comme l’un des « pourvoyeurs de désinformation » qui méritent d’être censurés parce qu’ils sont coupables d’avoir tué des millions d’innocents. Quelques jours seulement après son annonce, les médias se sont déjà ligués contre lui. D’autres événements, plus graves encore, suivront certainement.

Y a-t-il ne serait-ce qu’un soupçon de chance qu’il puisse gagner ?

Une vue superficielle suggère que c’est presque impensable. Mais si l’on tient compte de la possibilité de changements étonnamment rapides dans l’opinion publique, Robert Kennedy pourrait réaliser un miracle du type de celui que son oncle John a failli accomplir en 1963.

Si Robert Kennedy veut avoir une chance de remporter la présidence, il devra imiter le miracle de l’été 1963 de son oncle, en inspirant un changement radical de l’opinion publique par un appel charismatique à la bonne nature des gens. Pour ce faire, il devra adopter une approche diamétralement opposée à celle que Trump a utilisée contre les médias en 2016. Au lieu de riposter par des invectives féroces et de désigner des boucs émissaires, Robert Kennedy devra rendre l’amour pour la haine, rendre la vérité pour les mensonges, et se concentrer sans relâche sur le positif et l’inspiration, tandis que les médias accumuleront la négativité et le cynisme.

Peut-il s’imposer ?

Oui, c’est possible. Tout comme les gens en avaient assez des inepties des médias en 2016 et trouvaient l’agression verbale de Trump rafraîchissante, nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux à en avoir assez non seulement des mensonges, qui deviennent de plus en plus scandaleux chaque année, mais aussi de l’absence totale de vision idéaliste ou inspirante. Les médias, y compris les médias sociaux, nous ont mis en mode « urgence permanente » dans lequel le monde est toujours sur le point de s’écrouler. Qu’il s’agisse du bourbier ukrainien, de la guerre nucléaire, des urgences covid, du 11 septembre 2001, des menaces de l’I.A., des accidents de train toxiques, du changement climatique, de la crise de l’énergie, de la suprématie blanche, de la criminalité, de l’oppression des transsexuels, de l’oppression encore pire des anti-transsexuels, ou que sais-je encore, tout cela n’est qu’un gros ragoût de catastrophes et d’histoires désagréables sans le moindre indice d’une transcendance visionnaire. Pour obtenir cette transcendance, il faut sortir de « l’urgence permanente » imposée afin d’envisager les différents problèmes et les solutions possibles dans une perspective entièrement nouvelle et pleine d’espoir.

L’homme providentiel ?

R. Kennedy est l’homme de la situation. Outre la « vision » qui accompagne le nom Kennedy, il incarne une perspective rafraîchissante et non polarisée. Bien qu’il soit démocrate, sa pensée critique et son activisme sur les questions relatives aux vaccins et au covid trouvent davantage d’écho chez les Républicains. Et il évite sagement de s’empêtrer dans les bizarreries de l’idéologie du genre et du marxisme culturel en général, s’efforçant plutôt de trouver un terrain d’entente avec le juste milieu. Comme il l’a déclaré au Epoch Times :

« L’Amérique subit une polarisation tribale apocalyptique plus toxique et plus dangereuse que jamais depuis la guerre de Sécession. Et tandis que les Démocrates se battent contre les Républicains, les élites dépouillent notre classe moyenne, empoisonnent nos enfants… Je concentrerai ma campagne non pas sur les questions qui nous divisent, mais sur les valeurs que nous avons en commun ».

Pourrait-il être assassiné avant 2024 ?

Kennedy, est contrairement à Trump, un politicien de haut rang avec une expérience inégalée. Il constitue une menace sérieuse pour le bureau ovale. Or, il est prêt à risquer sa vie dans ce combat.

Il ne pourra pas surprendre l’establishment comme l’a fait Trump en 2016. En revanche, l’establishment des oligarques corrompus ne bénéficie pas non plus de l’élément de surprise s’il décidait de mettre fin à ses jours violemment. R. Kennedy est soutenu et entouré de personnalités qui connaissent parfaitement les rouages de la corruption à Washington. Ceux qui oseraient organiser son élimination, en pleine campagne présidentielle, ne pourront pas cette fois-ci s’en tirer à bon compte.

Quoi qu’il en soit, sa candidature est de loin l’événement le plus positif de la politique américaine depuis des décennies.

source : www.vtforeignpolicy.com,
traduction Morphéus,
Morphéus n°117, mai-juin 2023