Suite au Concile de Nicée en 325 qui consacre une forme toute nouvelle de monothéisme, Théodose 1er ordonnera de détruire les temples du Paganisme.

« … Il (le temple d’Ephèse) fut entièrement démoli (après Théodose Ier), en conséquence de l’édit (daté de 391) par lequel il ordonna de renverser tous les temples du Paganisme. Quoi qu’il en soit, ce dernier temple de Diane a disparu comme les autres, de manière qu’il ne reste autour de ses ruines que des débris de maisons, jadis bâties de briques, dans lesquelles logeaient peut-être les prêtres de Diane, ou les vierges prêtresses confiées à leurs soins ». (Encyclopédie de Diderot & d’Alembert, article du Chevalier Louis de Jaucourt (1704-1779)).

S’ensuivra peu de temps après, la destruction de la bibliothèque d’Alexandrie qui contenait des chronologies de l’histoire du monde remontant à 432 000 ans avant notre ère, des tantra égyptiens et les doctrines permettant d’atteindre l’éveil dans le monde antique.

Cette volonté d’annihiler toutes les connaissances protohistoriques en les diabolisant, permettra d’imposer une histoire du monde réduite à quelques millénaires et un dieu unique occultant tous les panthéons anciens. Cette régression, tant culturelle que spirituelle n’aura qu’un seul but : servir le pouvoir temporel en place en cultivant l’ignorance. Les conversions ne se firent pas par le cœur mais par la terreur.

Cependant, le monothéisme va devoir se doter de noms pour définir la divinité unique. Or, à chaque fois, il ne fera que puiser dans le polythéisme ou masculinisera des noms de déesses pour ce faire.

D’où vient le terme « Dieu » ?

La langue sacerdotale de l’Antiquité était le grec ancien, de la Gaule jusqu’en Asie mineure. Zeus était alors pratiqué sur tous ces territoires. Zeus se prononce « Dzeus » et par digression donnera la prononciation « Dieu ». En effaçant toute trace du polythéisme et en interdisant d’interroger le terme « Dieu », on obtient un monothéisme coupé de toute racine protohistorique. Par contre, en révélant son origine, on replonge dans les panthéons païens avec Zeus et Hera équivalent de Jupiter et Junon.

Tous les monothéismes procèderont de la même manière. Le plus ancien consacré à « Yaveh » (iavé) n’échappe pas à la règle. Ce terme s’écrit de droite à  gauche en hébreu et lu de gauche à droite, il se prononce « Evaï ». Or, Evaï est une déesse du panthéon celtique gaulois qui renvoie au couple divin Evaï/Esus.

Pour l’Islam, nous avons démontré dans des articles précédents que cette religion était matriarcale à son origine. Elle fut brutalement renversée en patriarcat, quelques siècles après le prophète Mahommet. La région d’où émergea cette religion était le lieu d’une ancienne tradition païenne pratiquant la déesse Al-lat. Cette divinité de la nuit peut être assimilée à Nout dans le panthéon égyptien. Le théonyme masculin « Allah » est directement issu du nom de la déesse « Al-lat ». L’ordre matriarcal des origines fut violemment effacé pour donné lieu au monothéisme musulman que nous connaissons aujourd’hui.

Pour le Bouddhisme, l’Hindouisme et le Taoïsme, il en sera de même quant aux inversions patriarcales.

Monothéisme et facultés parapsychiques

Toute disposition parapsychique sera vu dans les monothéismes comme une faculté démoniaque et sera combattue parmi les croyants. Les femmes voyantes, guérisseuses, prophétesses, le paieront généralement de leur vie. Ces êtres incarnant la culture de l’ancien monde matriarcal étaient perçus comme des dangers pour le nouvel ordre patriarcal. Alors que des femmes guerrières vikings dirigeaient des escortes d’hommes sur toute l’Europe, les femmes sous le joug du monothéisme étaient rabaissées au rang de demi-êtres humains sans aucun pouvoir.

Le problème de la place des femmes dans notre monde n’est du reste toujours pas résolu aujourd’hui. La guerre des genres fait rage dans notre civilisation perturbée. Si l’ordre matriarcal est de nature cosmique, en dépit de toutes les croyances ou choix humains, il se ré-instaurera de lui-même dans une nouvelle ère de libération spirituelle. Par ailleurs, faut-il voir les dieux et déesses comme de simples créations de l’esprit humain ? Non ! Tous ces panthéons, ces êtres célestes,  leurs lois et leur connaissance ne sont accessibles que par des visions relevant de facultés parapsychiques purifiées. Parvenir à voir les mondes célestes par ses propres facultés, fut précisément ce qu’interdirent les monothéismes…

R. Skotarek & F. Morin

Morphéus n° 95, sept-octobre 2019